📅 01 Apr 2025
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ECOS
methodologie
teaching
Les études de médecine sont ainsi faites qu’on a très vite fait de se retrouver avec un entourage constitué en quasi-totalité d’étudiant·e·s en médecine. On peut alors facilement perdre de vue ce qui constitue ou ne constitue pas du jargon médical : à force de voir tout le monde utiliser des mots comme “dyspnée” ou “antalgique”, on oublie que ces mots sont en réalité assez cryptiques et qu’on n’y comprenait nous-mêmes pas grande chose la première fois qu’on les entendus.
Les ECOS pénalisent assez fortement l’utilisation de jargon. Accessoirement, les vrai·e·s patient·e·s ne comprennent souvent pas le jargon (c’est bien pour ça que c’est du jargon). Cela fait au moins une bonne raison d’essayer d’épurer son vocabulaire !
L’objectif de cette entrée est de proposer des petits exercices pour apprendre à parler sans jargon !
Un premier exercice, qui a l’avantage de pouvoir se faire pendant les temps morts en stage, consiste à partir d’un document médical (une demande d’avis, un mot d’entrée, un compte-rendu d’hospitalisation ou de consultation, etc.) et d’essayer de le reformuler sans utiliser de termes médicaux.
Une version dérivée que vous avez peut-être déjà rencontrée consiste à expliquer la conclusion de l’hospitalisation à un·e patient·e avant sa sortie.
La plupart des éditeurs des référentiels du deuxième cycle ajoute un index en fin d’ouvrage : quoi de mieux qu’une telle liste de jargon pour s’entraîner ? Vous pouvez prendre chaque terme de la liste et essayer de le définir en une ou deux phrases maximum.
Les items maladies et symptômes commencent assez souvent par une partie Interrogatoire qui liste les différents éléments dont il faut s’enquérir dans une situation donnée. Cette liste est quasi-systématiquement donnée en jargon.
Un bon exercice peut être de transformer cette liste en questions compréhensibles par un·e patient·e non familier du domaine médical.
L’entraînement en ECOS est primordial pour réussir : c’est évident quand on joue l’étudiant·e, mais c’est aussi vrai quand on joue le rôle de l’examinateur·rice, ou du PS/PSS. C’est en effet dans cette position d’observateur·rice que vous pourrez déceler le jargon qui parasite encore les performances de vos camarades : comme le dit le proverbe “la vie est trop courte pour n’apprendre que de ses erreurs”1.
J’espère que vous réussirez à purger votre vocabulaire de tous les termes abscons que l’on utilise bien trop souvent. Ces mots ne doivent pas pour autant être absent d’une station d’ECOS : il est important de donner au patient le nom précis des afflictions dont elle·il est la·le victime (mais il conviendra toujours de les traduire par la suite)2.
Ce serait une citation d’Eleanor Roosevelt : “Learn from the mistakes of others. You can’t live long enough to make them all yourself.” Je ne sais pas si elle est apocryphe comme toutes les citations un peu stylées lifestyle. ↩
Par exemple, on pourra dire “vous avez un pneumothorax : il y a de l’air dans le sac qui entoure vos poumons, ce qui le comprime et explique vos douleurs et votre difficulté à respirer”. ↩