Posted on 02 Aug 2024
Si Anki devient un outil important de votre workflow, le nombre de cartes que vous aurez à réviser peut grimper très vite. Le paquet ANKIMED contient autour de 14 000 cartes, mon paquet pour les EDN un peu plus de 18 000 ! Pour s’y retrouver, les cartes doivent impérativement être classées d’une façon ou d’une autre.
Le but de cette entrée, qui reprend le contenu d’un document rédigé dans le cadre du groupe Facebook Anki x ECNi, est de présenter les différentes options à votre disposition et de vous donner quelques conseils pour les utiliser au mieux.
Les deux principaux outils qu’Anki vous offre sont les paquets (aussi appelés decks), et les tags. À cela, on peut ajouter les drapeaux dont j’ai parlé plus en détails dans une autre entrée1.
Un paquet est à comprendre comme une boîte physique qui contiendrait des cartes :
L’utilisation de paquet pour classer ses cartes est souvent l’option la plus intuitive quand on débute sur Anki. C’est comme cela qu’on classe ses notes papiers personnelles ou ses fichiers sur son ordinateur.
Pour ajouter de la structure, on peut créer des paquets imbriqués les uns sous
les autres. Pour créer un sous paquet Sous-paquet-A1
au paquet Paquet-A
, il
suffit de créer un paquet qu’on appellera Paquet-A::Sous-paquet-A1
. Les ::
sont utilisés par Anki pour comprendre la hiérarchie entre paquets.
Un point essentiel à bien comprendre, c’est que les paramètres de révision (comme le nombre maximal de nouvelles cartes par jour) sont définis au niveau des paquets.
Les tags, ce sont un peu comme des étiquettes que l’on collerait sur des cartes pour indiquer leurs catégories.
De la même façon que l’on peut faire des paquets imbriqués, on peut faire des
tags imbriqués en utilisant la même syntaxe Tag-A::Sous-tag-A1
.
Une carte peut avoir plusieurs tags (alors qu’elle ne peut être que dans un seul paquet).
On peut parcourir sa collection en filtrant par tag et par paquet. La fenêtre d’exploration contient un volet de navigation sur la gauche qui permet de sélectionner des paquets et des tags dont on souhaiterait afficher les cartes.
On peut également utiliser la barre de recherche pour faire des recherches plus sophistiquées. Je vous renvoie au manuel et à cet excellent addon pour creuser le sujet s’il vous intéresse2.
Il vous se reposer sur les tags pour organiser vos cartes. Il ne faut pas utiliser les paquets.
Premièrement, Anki vous le déconseille. Si vous essayez de créer beaucoup de paquets, vous devriez voir apparaître une pop-up vous invitant à ne pas le faire.
Une carte ne peut être que dans un seul paquet à la fois. Si une carte se rapporte à deux paquets qui ne sont pas imbriqués l’un dans l’autre, vous allez être face à un problème. Par exemple, une carte sur les critères diagnostiques de la démence : allez-vous la mettre dans votre paquet sur l’item 108 Confusion, démences ou dans le paquet sur l’item 132 Troubles cognitifs du sujet âgé ?
Les cartes que vous créez appartiennent quasi-systématiquement à plusieurs catégories. Une carte sur le traitement des méningites à liquide clair se rapporte à de la neurologie, à de l’infectiologie, à l’item 151 Méningites, méningoencéphalites, abcès cérébral chez l’adulte et l’enfant, à de la pharmacologie, et à sûrement d’autres catégories.
Vous allez être face à des casse-têtes de ce genre fréquemment et il va être difficile de maintenir une classification cohérente : il va falloir un sacré effort de mémorisation pour se souvenir d’où chaque carte doit être rangée.
C’est donc bien les tags qu’il faut utiliser pour classer ses cartes ! Comme une carte peut avoir plusieurs tags, les nœuds au cerveau se défont en un clin d’œil : il suffit d’attribuer tous les tags nécessaires à vos cartes.
Cela facilitera vos recherches : en intersectant plusieurs tags, il est alors
très facile de retrouver des cartes. Par exemple, si vous rechercher
tag:Antibiothérapie tag:Gastro-entérologie
vous verrez apparaître les
traitements de la cholécystite, de la diverticulite, de la péritonite, et des
ulcères gastro-duodénaux (pour peu que vous ayez maintenu votre système de tag).
L’ajout de tag est aussi très facile puisqu’Anki dispose d’une fonction d’auto-complétion : à peine les premières lettres tapées qu’on vous propose tous les tags matchant !
Les paquets sont pour autant loin d’être inutiles. Si vous vous rappelez bien, les paramètres de révision sont définis au niveau du paquet. Cela pointe vers l’utilisation appropriée. Un paquet doit rassembler des cartes que vous voulez réviser de la même façon. Deux situations se présentent :
En dehors de ces deux situations, cela ne fait pas vraiment sens de créer plusieurs paquets. Crucialement, c’est une très mauvaise idée de créer des paquets pour chaque item. Compte tenu des exigences du deuxième cycle et de la philosophie actuelle du conseil scientifique en médecine3 qui rédige les EDN, il n’y a aucune raison valable de réviser un item différemment d’un autre. Au contraire, il faut tout autant maîtriser la MPR que la cardiologie4 : il ne faut donc pas les séparer dans des paquets différents.
Cela étant dit, cela peut faire sens de créer un paquet “Semestre-en-cours” et un paquet “Vieux-semestres” pour différencier les cartes qui vont tomber aux examens à venir des autres.
Voici une proposition de système de tags que j’ai utilisé dans mon paquet pour les EDN :
EDN::item-233-Valvulopathies::Insuffisance-aortique
) ;Neurologie
) ;Rang::A
);Année::2e-cycle::DFASM2
);Antibiothérapie
, Formule
, Norme
, Seuil
, Nom-propre
entre autres).J’espère vous avoir convaincu qu’il faut utiliser les tags et non les paquets pour organiser vos cartes Anki.
Un dernier argument contre les paquets. Les EDN demandent de pouvoir passer vite d’un item à l’autre (que ce soit à cause de QI mais également à cause des DP qui sont maintenant courts avec maximum 8 questions). Réviser un méga-paquet qui vous fait passer d’une carte de santé publique à une carte de néphrologie vous permet de vous entraîner à cette gymnastique mentale, ce qu’une révision paquet-item par paquet-item ne vous permettra pas de faire.
On peut aussi utiliser des champs spéciaux pour classer ses cartes. C’est une utilisation plus avancée, je vous renvoi au manuel d’Anki pour un exemple d’utilisation. ↩
J’avais écrit ce document à ce sujet pour Anki x ECNi. Peut-être qu’une adaptation arrivera sur ce site un jour. ↩
On pourrait la résumer ainsi : les EDN tapent dans les coins dans la mesure où tous les items peuvent tomber, mais ils ne tapent pas du tout dans les coins dans la mesure où ça sera la base de chaque item qui tombera. ↩
Je reprends ces deux matières car sur les groupes Facebook d’étudiant·e·s en médecine, après chaque édition des EDN (ou des ECN dans l’Ancien Temps), il y avait des gens surpris, voire furieux, qu’il y ait des exercices de MPR mais que très peu de cardiologie (quand bien même c’était le cas depuis plus de 5 ans)… ↩