Posted on 27 Nov 2024
Entrée pour expliquer pourquoi c’est important de choisir un KPI et lister quelques KPI possibles1. Elle fournit un mode d’emploi pour appliquer le principe des serpents.
Travailler ses cours et s’entraîner, c’est important mais il est aussi crucial de savoir s’arrêter pour se détendre et faire autre chose. Le but de cette entrée n’est pas d’expliquer l’intérêt d’avoir des activités extra-médicales mais de donner quelques clés pour y arriver.
Les premières années de médecine peuvent donner l’impression qu’il faut sans cesse travailler. C’est parfois l’ampleur des programmes qui donnent cette impression. D’autres fois c’est les UFR de médecine qui transmettent ce sentiment en demandant une disponibilité constante des étudiant·e·s. Réussir à se détacher de ces sentiments pour prendre du temps pour soi n’est pas facile. Dans les paragraphes à venir, je vais proposer une méthode pour savoir quand s’arrêter : se fixer des objectifs chiffrés. Pour reprendre une terminologie start-uppeuse, je parlerais de Key Perfomance Indicator ou KPI.
L’idée derrière un KPI, c’est d’avoir un objectif chiffré ou mesurable qui vous permettra d’arrêter de travailler une fois qu’il sera atteint. Cela paraît tout bête sur le principe, mais il y a beaucoup d’étudiant·e·s qui travaille jusqu’à plus soif par stress ou à cause des raisons évoquées plus haut.
Les KPI ont aussi pour avantage de vous permettre de mesurer vos efforts et votre progression.
Un autre intérêt est de vous faire réfléchir à vos objectifs. C’est une réflexion éminemment personnelle qu’il vous faudra mener par vous-mêmes. Les exemples que je donne ci-dessous tentent de couvrir les objectifs les plus fréquents mais n’ont pas la prétention d’épuiser le sujet.
La difficulté est de choisir un KPI qui soit bien corrélé à cet objectif afin de ne pas tomber dans les travers du principe des serpents. Pour reprendre la terminologie de la LCA, il faut choisir un KPI cliniquement pertinent ou final.
Une première famille de KPI rassemble tout ce qui est lié de prêt ou de loin au travail de préparation des EDN. On peut schématiquement en présenter deux.
Tout d’abord, il y a ceux qui ont trait aux items à travailler. La métrique la plus évidente est sans doute le nombre de cours vus ou révisés. J’aborde dans une autre entrée une méthode pour fixer le chiffre idéal de cours à voir chaque jour/semaine.
Un autre KPI peut-être plus pertinents car plus proches des EDN est la note que vous obtenez en entraînement. C’est une métrique plus difficile à manier car elle peut beaucoup varier en fonction de la source d’entraînement que vous utilisez. Reste que s’arrêter quand on arrive à obtenir une note supérieure à un seuil est satisfaisant.
Un autre type de KPI pertinent devrait prendre en compte la vie après les EDN et les ECOS : autrement dit votre carrière future, en tant qu’interne et au-delà. En tant qu’externe, c’est dans le stage qu’il faut aller chercher ces métriques.
Trouver des objectifs chiffrés pertinents en stage n’est pas évident. Les critères de rapidité sont plus dangereux qu’autre chose. Peut-être qu’il vaut mieux se tourner vers les feedbacks que vous donnent vos encadrant·e·s. Vous pourriez par exemple compter le nombre de corrections faites sur vos mots d’entrée ou vos mots d’évolution, ou compter au bout de combien de paragraphes votre présentation est interrompue en visite.
Je dois avouer que je sèche un peu sur cette partie qui me semble pourtant la plus importante… Si vous avez des idées, je suis preneur !
Un KPI très très mauvais utilisé seul est le temps de travail. Il est en effet très facilement manipulable : on peut tout à fait relire en boucle la même page, procrastiner en choisissant la meilleure couleur de surligneur pour les sous-sous-sous-titres afin de faire tourner l’horloge.
Enfin les KPI les plus importants sont sans doute ceux liés à votre bien-être.
Le temps passé à ne faire ni de la médecine, ni tout autre travail, est essentiel pour tenir le coup de l’externat et la vie professionnelle en général. Les bonnes habitudes de vie se prennent dès maintenant. Se fixer des objectifs en rapport avec ça ne peut que faire du bien : faire du sport n fois par semaine, lire un chapitre d’un roman chaque jour, aller au cinéma n fois par mois.
Se fixer des objectifs est important, pas nécessairement pour performer au maximum de vos capacités mais plutôt pour savoir quand s’arrêter. Le volume de connaissances médicales en lien avec le programme du deuxième cycle excède de très loin ce que vous pouvez apprendre en deux-trois ans2. Apprendre à faire des pauses est une compétence clé que les KPI peuvent vous aider à acquérir.
Un autre objectif de l’entrée est d’utiliser la balise html
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… ↩
En revanche, ce qui est effectivement au programme est gérable et ce qui est probablement tombable est tout à fait faisable ! ↩